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 Parlons affaire... [Mildred]

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Bill Poole

Bill Poole



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MessageSujet: Parlons affaire... [Mildred]   Parlons affaire... [Mildred] EmptyJeu 22 Déc - 21:58

[Au passage, les mots en italique sont en « cajun » (patois français de Louisiane)]

Le soir tombe sur Saint-Elmo. Le crépuscule, éblouissant, éclaire de lueurs sanglantes la rue principale, amenant avec lui un vent frais et pinçant. Les bonnes gens encore dehors rentrent chez eux ou vont s'abriter au Red Dog et au Green House. Coinçant un chiffon à ma ceinture, je claque la porte de la boutique après avoir suspendu le sempiternel pannonceau « Closed ». Pour autant, ma journée de travail est loin d'être terminée.
Le soleil couchant éclaire à peine la pièce principale de ma modeste demeure. Qu'à cela ne tienne, je vois encore clair et de toute façon, je n'ai jamais eu besoin de grand jour pour mes ablutions. Je trempe brièvement mes mains dans un seau d'eau avant de les frotter avec savon noir et brosse en chiendent. Machinalement, geste qui va toujours de pair, je lisse ma moustache entre deux doigts, sans prendre la peine de jeter un œil à mon reflet dans la glace ébréchée. Contrairement à la plupart de la populace de Saint-Elmo, je prends soin de m'habiller convenablement. C'est-à-dire avec une chemise propre, un veston et des bottes cirées. Ce n'est pas une question de coquetterie – je laisse ça aux femmes – mais une histoire de prestance. L'apparence joue beaucoup sur les relations qu'on entretient avec les autres, et je tiens à m'imposer par ce domaine-là aussi. Montrer que je ne suis pas le premier venu.
Je redescends sous le porche de ma boutique ; Diable redresse la tête et s'ébroue en m'entendant arriver. Diable, c'est ma monture, un drôle d'étalon brun aux sautes d'humeur exécrables dont personne ne voulait. Il court vite et il sait tirer une charrette, je n'en demande pas plus. Je l'empoigne par la longe et je l'entraîne à l'arrière de la boutique, dans le paddock où habituellement s'entassent les bêtes que je tue. Habitué à l'odeur du sang et de la mort, il se contente de souffler et de tirer sur son licou. Il est moins ravi lorsque je l'amène entre les bras de ma modeste charrette mais j'ai l'habitude de ses réactions explosives et il finit attelé. Je n'ai plus qu'à charger un tonnelet de salaison à l'arrière et à prendre la place du cocher : un claquement de fouet et Diable s'ébranle.
Il n'y a plus grand monde pour me voir remonter la grand'rue dans le soir, le tonneau brinquebalant derrière moi. Et ceux qui me voient ne sont guère étonnés : il m'arrive de livrer de la viande à ceux qui pourront grassement rétribuer ce déplacement.
Et Mildred Morgan fait partie de ceux-là.
Bien que ce ne soit pas de lard dont elle ait besoin.

Mildred Morgan... J'en avais seulement entendu parler, jusqu'à il y a une semaine. J'ai trouvé une lettre glissée sous ma porte, une lettre calligraphiée à la manière des bourgeois. Le contenu ne m'a pas vraiment surpris : d'après ce que j'avais cru saisir de cette femme, ce genre de demande allait forcément m'arriver un jour ou l'autre. Je me suis empressé de brûler la missive et je me suis bien gardé d'y répondre. D'abord parce que je ne compte pas laisser de trace de ce genre de correspondance. Et puis parce que donner un jour de rendez-vous serait s'annoncer comme un simple larbin : si Mildred Morgan a besoin de mes services, je lui donne la chance d'être chez elle lorsque je viendrai frapper. Si elle est absente, tant pis pour elle. Je saurais bien trouver par moi-même qui est l'abruti suicidaire qui veut me descendre.
Ma tête serait donc à prix... Cela ne me surprend pas beaucoup et passé l'exaltation des premiers instants, je dois dire que Miss Morgan sait trouver les mots qui interpellent. Cela m'a amené à réfléchir longuement ; cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait d'aussi longues introspections. Mais l'affaire mérite qu'on s'y penche et, bercé par le cahot de ma charrette, je me remets à songer.
Mildred Morgan a une réputation sulfureuse qui, à en croire sa lettre, n'est pas infondée. Il n'a pas été difficile de faire parler d'elle, bien des gens à Saint-Elmo sont prêts à déverser leur rancœur et leurs craintes à son sujet. La femme est donc maligne. Ce qui laisse beaucoup de zones d'ombre qui ne me plaisent pas beaucoup. Notamment, rien ne m'assure qu'elle ne me trahira pas une fois la besogne achevée. Elle gagne tout à faire alliance avec moi car je connais ma propre réputation, mais c'est exactement le genre de réaction à laquelle je dois m'attendre.
Et je gagnerais aussi beaucoup à m'allier avec elle. Ce n'est pas tant l'argent qui m'attire que le pouvoir sur la populace, mais l'or peut m'y aider grandement. Il se trouve que Mildred en a à revendre justement. Un certain nombre de mes concitoyens m'écoute, m'approuve et me craint tout à la fois ; avec la fortune de cette veuve, je pourrais sans doute devenir bien plus pour Saint-Elmo qu'un boucher...
Seulement, la veuve a pu suivre mes réflexions, tout comme elle a su attiser ma curiosité dans sa lettre. Elle me connaît peut-être mieux que je ne le crois et je ne tiens pas le moins du monde à me faire mener par une femelle. S'il faut jouer, ce sera avec mes règles : l'affaire se présente aussi incertaine et dangereuse qu'excitante.

La maison des Morgan arrive finalement en vue, sombre bâtisse presque menaçante dans les dernières lueurs du crépuscule. J'arrête mon cheval dans la cour, au plus près de la porte d'entrée, avant de jeter un regard alentour. Hormis une lumière à une fenêtre, le reste de l'endroit semble désert et vide. Parfait. Moins on me verra et mieux ce sera. Je ne sais pas encore clairement ce qui m'attend, je préfère mettre toutes les chances de mon côté.
Je grimpe la volée de marches qui mène à la porte avant de cogner contre le battant. J'attends, mains dans les poches, les pans de mon manteau relevés laissant entrevoir mes instruments de travail...

[rassure-toi, je serai moins loquace la prochaine fois !]
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