Voulant toujours savoir ce qui se passe à l’extérieur, Jefferson envoie un tas de lettres à tous plein de gens et d’organisation sur un sujet ou sur un autre. Il est beaucoup plus expressif dans ses lettres que dans ses conversations et donc sa boîte à mal est régulièrement pleine. Il va donc souvent la consulter entre deux rendez-vous.
Il ne sait pas trop comment ils ont fait pour le trouver, mais malgré son isolation des dizaines de vendeurs de remèdes miracles arrivent dans son courrier chaque mois. Bien plus que toutes ses autres correspondances. Par moment, il regrette presque de ne pas acheter leur décoction clairement frauduleuse, pensant qu’au moins un d’entre eux pourrait vraiment avoir découvert une découverte fabuleuse et qu’il fait preuve d’un esprit fermé qui va heurter ses patients, mais il se rappelle la formule de tout bon médecin « Un bon remède va au moins causer un effet secondaire ». Au moins, il était assez érudit pour savoir que tout pamphlet référant aux quartes humeurs n’est probablement pas sur le point de révolutionner le monde médical.
Le médecin venait de faire une visite chez le notaire de ville. Le vieil homme ce plein que ses articulations lui font très mal au point qu’il peut à peine tenir un crayon. Les douleurs semblent revenir, peu importe ce qui arrive. Soit-il se dit que c’est dans la tête du vieil homme, que c’est une condition qu’il a mal identifié ou qu’il n’est pas encore traitable. Il vient tous juste de voir une décoction qui promet de guérir de tels maux.
En même temps, il sait que ses patients sont à leur pire sans le moindre traitement, autant par la colère que le désespoir que cela produit.
Le docteur Bucker préfère ne pas y penser et se concentre sur le reste de ses messages.
Il a reçu un exemplaire du New York Times d’un de ses correspondants sur la côte est. Son moral vient de remonter tout d’un coup. C’est bien mieux que les ragots sur les criminels de la presse locale et cela même si le journal est totalement dépassé au niveau de la date.
Jefferson veut siroter quelque chose en le lisant, alors il se dirige au Red Dog Saloon. Se posant au bar. L’Europe semble passablement embrasée. L’Italie, la France, la Prusse. Il aurait bien aimé avoir pu garder un meilleur œil sur tous les acteurs. Une chance que l’Amérique est neutre dans tous ses conflits.
Jefferson commanda une grenadine au barman, ne voulant pas trop se souler quand il irait chez son prochain patient. Il regarda un peu autour de lui en sirotant son verre, soucieux de ne pas renverser le contenu de celui-ci sous son précieux journal. Il peut voir que Will Conrad est lui aussi à la taverne. Justement, cet homme adore entendre ses histoires à propos du monde, cela serait dommage de ne pas lui montrer.
Le médecin hésite un moment à trouver la bonne façon de l’aborder à propos de ce sujet. Il sent la gêne monter. Finalement, il lui fait un petit signe de la main et s’approche de lui. Il dit calmement, déposant le journal sur sa table.
- J’ai un exemplaire du New York times si vous intéresse, si vous ne connaissez pas, ça parle souvent de ce qui se passe à l’extérieurs des États-Unis.
Jefferson voyait un peu une vision du monde différente chez Will. Cet homme voyait l’aventure, pendant que le docteur préférait largement se concentrer sur le qui, le pourquoi et le comment. Oui c’est probablement quelque chose qui se rapporte à une petite supériorité qu’il ressent devant le citoyen moyen, mais il essaie de se dire c’est que l’important est que Will veut apprendre autant que lui. Même s’il est plus intéressé par les récits rocambolesques que Jefferson.
En même temps, il déposa quelques autres lettres, qu’il avait reçues. S’assoyant devant le chercheur d’or.
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Sujet: Re: Les nouvelles du monde Mer 21 Sep - 13:29
Spoiler:
Désolé pour le retard :S
Une longue journée fatigante venait de se terminer pour Will. Une autre journée qu’il avait passé en plein soleil du Colorado. Et, bien que ses recherches n’avaient pas été aussi fructueuses que voulu, Will avait décidé qu’il en avait assez fait de la journée. Après tout, l’endroit où il avait cherché, bien que celui-ci lui avait paru prometteur, n’avait pas été le bon pour ainsi dire. Le lendemain, il allait chercher un autre, mais pour le moment, il préférait arrêter. Un peu plus loin, son étalon palomino attendait patiemment à l’ombre d’un rocher. C’était une bête sublime, bien trop belle pour une simple chercheur d’or. Pourtant, Will n voulait pas se séparer de lui. Cet animal lui avait été un compagnon fidèle lors de son départ du Kansas. Sans lui, il ne serait sans doute jamais arrivé à Saint Elmo. Après avoir rapidement ses outils, il monta en selle avec la facilité d’un cavalier habitué. Des aides légères suffirent pour que l’animal se mit au galop et conserva cet allure jusqu’au village, qui se trouvait à quelques lieux seulement. Les mouvements de l’étalon étaient fluides, élégants. Arrivés à l’entrée du village, le cavalier se redressa. Un changement de position à peine visible, et pourtant, il suffisait pour faire tomber l’étalon au petit trot. Arrivé devant le saloon, Will descendit et attacha sur cheval à la barrière en bois qui y était installé à cet effet. Alors qu’il voulait entrer dans le salon, son regard croisa celui de son ennemi, se tenant dans l‘entrée d‘un magasin un peu plus loin. Kurt Horrington. Une vermine, rien de plus. Les deux hommes se regardaient, immobiles. L’ambiance était électrique. Leur querelle remontait à quelque temps déjà, depuis que Kurt avait escroqué Will au jeu de cartes, remportant l’argent durement gagné du chercheur d’or. Et s’il y avait quelque chose que Will ne supportait pas, c’était bien la tricherie. Un jour, il y allait certainement avoir un duel entre ces deux hommes, mais pour l‘instant, ils ne faisaient que se tourner autour, tentant de juger les capacités de l’autre. Sans échanger un seul mot, chacun finit par continuer sa route de son côté.
A l’intérieur du saloon, Will reconnut quelques têtes, mais il préférait rester seul pour l’instant. Il n’était pas vraiment un homme qui aimait discuter, ou du moins, cela dépendait des occasions et de son interlocuteur. S’installant sur un des tabourets, il commanda un whisky, tout en surveillant la salle du coin de l’œil. Il avait appris à être méfiant, et n’aimait pas vraiment les mauvaises surprises. Lorsqu’il aperçut le jeune médecin de la ville, un sourire se dessina sur le visage de Will. Il appréciait les discussions avec ce jeune homme, qui avait vu bien des choses que Will jugeait fascinantes. Il lui fit signe de venir le rejoindre, heureux avec la perspective de pouvoir mener une discussion fort intéressante. Le chercheur d’or jeta un regard intéressé au journal. Il aimait découvrir de nouvelles choses, ou encore d’entendre parler de ces pays qui lui étaient encore inconnus. « Merci Jefferson. Vous allez bien ? » Comme toujours, Will avait un tas de questions à poser au jeune homme, le problème, c’était bien de savoir par où commencer. Il s’intéressait à beaucoup de choses, que ce soient aux coutumes des autres pays, aux avancées technologique, même à la littérature, bien que sa connaissance dans ce domaine était assez limité. Bien qu’il sache lire, Will était plus un homme de terrain qu’un littéraire. Néanmoins, ce n’était pas cela qui l’empêchait d’apprécier d’entendre de nouvelles théories, ou de découvrir des façons de penser bien différentes de la sienne. Mais au fond, il restait tout de même un aventurier, les découvertes, les voyages, c’était bien ses thèmes de prédilection. « Vous avez reçu des nouvelles d’Europe ? » Will préféra commencer la discussion sur un sujet plus vastes, laissant ainsi au jeune médecin la possibilité de choisir le sujet. L’Europe. Cette terre lointaine… Pour Will, rien que ce nom évoquait la promesse d’une bien grande aventure.
Jefferson Bucker
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Date d'inscription : 10/09/2011 Âge : 26 ans $$ : 3591 Messages : 127 Emploi du perso : Médecin
Sujet: Re: Les nouvelles du monde Mer 21 Sep - 21:54
-Justement… Quoi dire à propos de L’Europe Monsieur Conrad, notre Amérique semble bien calme comparativement au vieux continent.
Il semblait se dresser à faire une grande lancée, mais il devait admettre qu’il ne s’était pas vraiment préparé à faire le grand exposé sur la situation européenne en cette année période de l’année 1870. En fait, s’il était devant ses paires intellectuelles, il pourrait avoir l’air plutôt médiocre et peut-être même ignorant. Il sait que Will est celui qui reçoit l’information et que s’il va trop dans les détails il risque d’être barbant, mais quand même l’important c’est d’en dire le maximum de la façon la plus concise possible. Jefferson commença parce qu’il sentait être le plus important.
-Bien la France est en train de se faire donner une dérouillée dans un conflit avec la Prusse, il semble que le Second Empire soit en train de s’écrouler. En fait, je crois même que la nouvelle république vient d’être déclarée. J’espère que c’est le cas, personnellement. Je crois toutefois que les Prussiens et leur confédération en ressortent beaucoup plus fort. Le docteur changea un peu de théâtre.
- La botte italienne est en train de se constituer un état… Croyez-moi sur parole Monsieur Conrad, mais la carte de l’Europe sera méconnaissable dans quelques années.
Il se doutait que son interlocuteur, n’était peut-être pas l’homme le plus politisé au monde, mais Jefferson ne peut s’empêcher de faire un petit commentaire sur ce sujet qui l’intéresse.
- Heureusement pour eux leurs guerres sont très petites et concentrées, espérons que de tous ses conflits des frontières saines et incontestables ou tous les peuples sont sous le bon drapeau.
Le docteur se surprend un peu de ce soudain élan d’idéalisme sachant que ce ne sera probablement pas ce qui arrivera, mais il espère, il ne voudrait guère qu’un conflit de l’ampleur de la guerre civile américaine arrive à l’Europe. Une chance que Napoléon n’est pas né quelques décennies plus tard, une horreur de ce niveau semble presque inimaginable.
- Mais le jeu des cartes, n’est peut-être pas ce qui vous est le plus intéressant, mais je crois que je connais un personnage qui peut vous intéresser. Giuseppe Garibaldi, il est justement un de ceux qui veulent l’unification italienne. Cet homme s’est probablement battu toute sa vie et sur deux continents en plus. Quand il commença à faire des troubles en Italie la première, il fut exilé en Amérique du Sud où il se battit contre l’empereur du Brésil et dans toute la corne du sous-continent et ensuite retourna en Italie après une décennie, il combat le pape lui-même. Le plus étonnant est que ses brigades sont faites de volontaire.
Une partie de lui se fait un peu de reproches de faire une caricature aussi grasse de la réalité, mais il sait que Will veut de l’aventure. Peut-être devrait-il parler des colonies, mais il sait que les types qui y vont sont très souvent des menteurs plus qu’autre chose. En plus avec tous les troubles en Europe, les récits de leur aventure sont beaucoup moins fréquents. Pour Jefferson, les penseurs et les scientifiques sont des hommes bien plus héroïques que ses soldats à la recherche de richesse au bout du monde. Il lui racontait bien l’histoire de Charles Darwin et de ses petits oiseaux, mais il sent qu’il va le perdre. De toute façon, le prêtre du village se jette sur son cas à chaque fois qu’il le fait. Quoi que ça commence à l’amuser. On ne le laissera pas faire l’éducation des enfants avant très longtemps.
- Que se passe-t-il au niveau de l’or? Est-ce que le métal fascine toujours autant?
Il termina sa grenadine, espérant qu’il ne sonnait pas comme s’il voyait le type de haut.
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Les nouvelles du monde
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