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Sujet: Par une longue nuit froide.. Lun 12 Sep - 7:46
♦ RDV avec le doc'
Cela faisait exactement 45 minutes que Dehlia et Jefferson étaient dans cette chambre. La jeune femme s'était occupée de ce qu'elle avait à faire, sans rechigner. Après tout, Jefferson était sans doute le seul client aussi aimable et respectueux envers une catin comme elle. Une fois l'acte en lui-même terminé, la jeune femme s'allongea sur le dos, aux côtés du médecin. Elle avait le souffle rapide et quelques gouttes de sueur perlaient sur son front, on pouvait lire sur son visage, une certaine fatigue. L'effort avait rosi ses joues habituellement pâles. Après un instant de repos, la jeune femme s'assit sur le bord du lit, cherchant du regard où elle avait balancé ses vêtements. Elle se souvenait qu'à ses débuts, la nudité avait été un gros problème et s'afficher face aux clients l'avait gêné au plus haut point. Aujourd'hui, après tant d'années, la jeune femme n'avait plus aucune pudeur et se balader nue dans la chambre la laissait complètement indifférente.
"Auriez-vous toujours de cette pommade Doc' ?" Demanda Dehlia alors qu'elle attrapait ses sous-vêtements éparpillés sur le sol.
Elle faisait allusion à un produit souvent utilisé par les prostituées. Une pommade pour l'hygiène intime qui apaisaient les douleurs souvent présentes après une longue nuit ou journée de travail. Le médecin et Bullock s'était mis d'accord. Dehlia ne connaissait pas exactement les closes de leur arrangement mais elle savait que Bucker avait un prix sur les filles, en échange, il s'occupait d'elles, de leur santé; des maladies et infections qu'elles pouvaient attraper (ce qui n'était pas rare à une époque où l'hygiène laissait clairement à désirer...).
Dehlia avait revêtu sa robe légère, une sorte de chemise de nuit à coupe droite, presque informe. Les sous-vêtements sexy et glamour n'avaient pas été encore inventé.. Elle se rassit au bord du lit, le regard fixé devant elle, n'osant pas croiser celui du médecin.
"Etes-vous satisfait de mes services Docteur Bucker?"
Bien que cela faisait des années qu'elle exerçait ce métier, Dehlia était toujours mal à l'aise lorsqu'il fallait recueillir les avis de ses clients. Ce n'était pas une question très agréable à poser mais elle était obligatoire car sa carrière dépendait entièrement de son efficacité et Bullock voulait toujours savoir si les clients repartaient satisfaits. Avec d'autres clients, Dehlia n'était pas forcée de leur poser la question. Leurs beuglements et cris jouissifs suffisaient à lui faire comprendre que les types avaient passé une nuit agréable. Avec Jefferson, c'était plus compliqué. L'homme était plus discret, plus calme. Il était difficile de savoir ce qu'il ressentait sans le lui demander. Après une courte pause, la jeune femme se décida à tourner les yeux vers le médecin, cherchant une réponse dans ses yeux.
Jefferson Bucker
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Sujet: Re: Par une longue nuit froide.. Lun 12 Sep - 12:42
Étendu sur le lit, Jefferson étira un peu son cou de gauche à droite, savourant les restes des plaisirs physiques qui ont traversé son corps dans la dernière heure. Son seul regret est que ce n’aille pas durer plus longtemps, mais avec les plaisirs charnels plus on a, plus on en veut, alors autant pratiquer l’humilité. Il se sent tellement bien sur le lit qu’il préfère rester étendu à regarder Dehlia sortir de celui-ci. Il trouvait une certaine grâce dans les mouvements de son corps dénudé qu’il aimait bien observer.
Elle lui demande à propos de sa pommade. Le docteur passa un peu la main dans ses cheveux. Il gratta son menton un instant réfléchissant sur la localisation possible.
-Malheureusement, je ne l’ai pas sur moi, miss James, je vous envoie le pot dès que je peux. Toutefois, mes réserves sont un peu à sec par ces temps. Il faudra attendre un peu si vous en voulez plus.
Le docteur toujours étendu sur le lit avança son bras et commença à caresser la chevelure de la prostituée du bout des doigts. Toutefois, ses préoccupations restent sensiblement professionnelles. Il savait que le métier de prostitué utilisant leur corps pour leur profession est plutôt à risque pour tout ce qui est maladie. Jefferson aimerait bien avoir des moyens plus efficaces de combattre les infections, mais pour l’instant il n’a pas trop d’idée nouvelle.
-Il n’a aucun problème médical chez toi ou le reste des filles de cet établissement ces jours si?
Quand elle alla s’assoir sur le lit, elle lui demanda si elle était satisfaite de ses services. Il afficha un petit sourire en coin amusé. Il savait qu’elle était la réponse à cette question.
-Je crois que mes visites régulières sont une preuve de votre capacité à rendre ma journée plus agréable. Croyez-moi, vous donnez les meilleures leçons d’anatomie féminine de mon humble carrière de médecin.
Malgré la blague évidente, son ton sonnait très sérieux, il ne riait même pas. Dehlia n’était pas la seule prostituée qu’il fréquentait bien évidemment, mais elle était parmi celles qu’il fréquentait le plus fréquemment. Jefferson avait des mains très curieuses. Ce niveau de stoïcisme est bien trop élevé pour que ce soit naturel, surtout durant ses ébats. Il se leva doucement pensant que sa compagnie, malgré les mots si doux qu’ils échangeaient préférait probablement qu’il parte à moins qu’il donne encore de l’argent. Il alla récupérer ses vêtements, étendu un peu par tout sur le sol.
- J’espère ne pas trop être désagréable comme client, doutez-vous de vos capacités à me faire revenir à l’établissement de Madame Bullock et de me garder dans vos habitués?
Il regarda autour de la chambre, un de ses vêtements semblait être nulle part. Il regarda autour de la chambre, remettant sa cravate en même temps, qu’il regardait autour de lui. Il ne semblait pas paniquer, mais il semblait surtout réfléchir à l’endroit ou son vêtement aurait put se volatiliser. Il se tenait là debout à réfléchir comme d’habitude remontant le fil des évènements se rappelant qu’il avait un peu « propulsé » son survêtement lorsqu’il était entré dans la chambre pour faire la marche vers le lit. Son veston était quelque part, mais il n’était pas clairement sur le plancher.
- Miss James, vous pouvez me dire où est passé mon veston.
Dehlia James
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Sujet: Re: Par une longue nuit froide.. Lun 12 Sep - 18:23
Aux premières paroles du médecin, Dehlia ne put s'empêcher d'afficher une petite moue boudeuse sur le visage. Elle savait pourtant à quel point il pouvait être difficile pour le docteur de se fournir en médicaments.. Les coursiers n'aimaient pas s'arrêter à Saint Elmo et les livraisons n'étaient pas toujours faites. Mais malgré cela, la jeune femme avait bien du mal à se passer de cette crème apaisante, comme beaucoup de filles dans cet établissement.
"D'accord Doc', j'attendrais encore un peu."
La jeune femme sentit les doigts du médecin l'effleurer, un léger frisson se fit sentir le long de sa colonne vertébrale. Habituellement, la jeune femme n'aimait pas s'attarder après avoir fait ce qu'elle devait faire mais, avec le médecin, elle se sentait beaucoup plus tranquille et en sécurité. Il lui arrivait même d'apprécier son métier, parfois.
"Les filles vont bien, je crois." Répondit Dehlia à la question de Jefferson. "Je suis en pleine forme aussi. La petite bouteille de Laudanum que vous m'aviez donné m'aide beaucoup, je dors beaucoup mieux maintenant."
La jeune fille sourit au médecin et lorsqu'il exprima son opinion sur les "services" de la belle, celle-ci rit doucement de la flatterie du jeune homme. Dehlia n'avait reçu aucune éducation et l'univers de la médecin lui était aussi inconnu que le reste du monde. Avoir le docteur comme client, régulier de surcroît, était pour elle, une petite fierté qu'elle se gardait bien de montrer. Elle appréciait notamment la maturité et l'intelligence dont il faisait preuve. Il était plutôt rare de croiser des hommes éduqués et cultivés à Saint Elmo. Et puis, quoi que l'on puisse dire, il était toujours plaisant d'être complimenté. Après cela, Jefferson se leva, à la recherche de ses vêtements.
"Vous n'êtes pas désagréable du tout!" S'exclama Dehlia, gênée que le médecin puisse penser cela. "A vrai dire, vous êtes sans doute l'homme qui se tient le mieux en ma présence." La jeune femme laissa passer un court silence avant de poursuivre. "Je ne doute pas de mes capacités.." Dit-elle d'un ton faussement assuré. "Je crains plutôt que l'on vous vole à moi!"
C'était dit sur le ton de la plaisanterie mais cela n'était pas faux pour autant. Il y avait, entre les filles, une compétition, même si elle semblait infime. Toutes les prostituées souhaitaient rester dans les bonnes grâces de Bullock et pour cela, il fallait trouver des clients et surtout, les fidéliser. La jeune fille savait pertinemment que tous les clients allaient parfois voir d'autres filles, cela tenait à la logique d'un emploi du temps très restreint. Mais il était important qu'elle garde un certain monopole, qu'elle ne se fasse pas éjecter par une nouvelle recrue. Après tout, les années passaient et Bullock pouvait jeter ses anciennes filles sans un seul regard en arrière. Les pensées peu joyeuses de la jeune fille furent coupées par la question du médecin. Dehlia jeta un coup d'oeil circulaire et n'aperçut pas le veston cherché. Elle se leva du lit et secoua doucement les draps. Le vêtement tomba alors du lit sur le sol.
"Oups, désolée." Trop curieuse pour pouvoir se retenir plus longtemps, Dehlia posa la question qui lui brûlait les lèvres. "Quels sont vos projets pour le reste de la nuit? Jouez-vous aux cartes ou êtes vous plutôt le genre de personne à lire un livre avant de dormir?"
La jeune fille se tut un instant et elle se rendit compte qu'elle avait peut être dépassée les limites de la relation client-fille de joie. "Pardonnez ma curiosité. C'est un défaut qui me perdra!" S'excusa t'elle aussitôt avec un sourire contrit.
Jefferson Bucker
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Sujet: Re: Par une longue nuit froide.. Lun 12 Sep - 22:10
- Je suis content d’apprendre tout ça, mais c’est dommage au sujet des autres clients, vous méritez d’être bien traité.
Le médecin essaie de garder la tête froide devant les compliments de Dehlia, se répétant que son travail consiste à amener Jefferson à bien se sentir (et peut-être pas uniquement au lit) pour l’inciter à ce qu’il revienne et elle fait très bien cela. Donc il formule un peu ce qu’il dit comme des formules de politesse plus que quelque chose qui vient directement du cœur, mais en même temps dans ses yeux on peut voir son honnêteté.
Il doit admettre, que par moment, il ait senti un certain rapprochement envers Dehlia, peut-être un ou deux fantasmes qui sortaient du purement physique, même il les a enterrés avec quelques réflexions. En même temps elle est tellement belle et douce. Il doit constamment se rappeler qu’il ne l’a jamais vue en dehors du contexte de leur mutuelle profession. Une cruelle réalité. Cela pourrait uniquement être un petit jeu, qu’il pourrait mésinterprété.
Comment pourrait-il se prétendre être un homme d’esprit s’il laisse la satisfaction de sa verge influencer les choix de son cœur et de son cerveau. Elle parle de comment elle craindrait de le perdre met peut-il vraiment dire que c’est parce qu’elle apprécie sa tendresse ou qu’elle ne veut pas perdre une source de revenus. Pour l'instant, préfère penser qu’elle aime la tendresse qu’il utilise. Son instinct de protection naturelle envers ses patients et son « intimité » avec elle l’amène probablement à ses petits fantasmes.
- Je n’ai pas de fiancé à l’horizon, vous n’aurez rien à craindre, mes visites devraient continuer sans perturbation.
Jefferson sait que plus d’un homme brise ses vœux de mariage en passant par ses portes et tout ça sans le moindre sans problème et que rien n’a prouvé qu’il serait personnellement au-dessus de ses envies de plaisirs charnels. Mais le docteur voudrait quand même que son mariage soit significatif, surtout si l’on considère depuis combien de temps il délaisse la chose. Il aurait probablement été fiancé par ses parents, mais étant orphelin, une petite anomalie semble s’être glissée dans le parcours de sa vie qui lui permet de vivre en célibataire plus longtemps. Il ne peut pas dire qu’il a vraiment de femme officiellement proche de son cœur. En même temps, Darwin ne prouve-t-il pas que ses conventions sociales ne soient que des façons de couvrir la suprématie de l’instinct de reproduction et la lutte pour la survie? Il se sait satisfait de femmes comme Dehlia, alors avait-il besoin d’une femme? Il se dit que c’était trop radical pour lui.
Il se prend presque à rire quand elle lui mentionne que la curiosité est un vilain défaut. Celui qui était venu avec cette maxime devrait être châtié selon lui.
- La curiosité est loin d’être un défaut pour un esprit éclairé, Miss James. Se poser des questions est une preuve d’intelligence. Si l’on ne questionnait pas notre monde, les gens croiraient toujours que la terre est plate. La curiosité apporte bien moins d’ennuie que l’ignorance. Sans curiosité nous n’aurions probablement pas cette conservation.
Mais autant ne pas faire attendre la dame avec ses débats philosophiques. Son veston retrouvé, il l’enfila aussi tôt que possible, offrant à celle-ci un sourire appréciatif. Jefferson alla dans sa poche et sortit l’argent qu’il devait au bordel, mais aussi un petit cinq dollars de bonus à Dehlia.
- C’est d’ailleurs la curiosité qui m’amène à lire avant de dormir et j'ai toujours été récompenser par celle-ci. Je dois m’informer des derniers progrès du monde, mais aussi j’essaie de cataloguer les plantes locales, j’espère découvrir si certains ont des vertus médicinales. Et vous? vous faites quelques choses avant de tomber dans les bras de Morphée?
Il savait son temps avec elle écoulée, mais la conversation était assez plaisante pour qu’il ne se jette pas à la porte automatiquement. En même temps, il ne peut pas s’empêcher de voir si ses remèdes sont bien utiliser, un petit excès de prudence de sa part.
-J’espère que le Laudanum ne perturbe certaines activités que vous faisiez avant de vous endormir. Vous l’utilisez comme je vous l’ai ordonnez, bien sûre? Comme je vous l’ai déjà dit, il est possible de manquer de tempérance de finir par en abuser.
Dehlia James
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Sujet: Re: Par une longue nuit froide.. Mar 13 Sep - 8:56
A l'évocation de la "fiancée" manquante, Dehlia eut un sourire discret. Elle savait, en effet, que le médecin était célibataire, dieu seul sait pourquoi! Sa fonction et son physique avantageux devaient certainement lui apporter de nombreuses prétendantes. Qui n'a jamais rêvé d'épouser un médecin? A Saint Elmo, le choix d'hommes étaient assez restreint entre les cowboys crasseux, les bandits assassins et les buveurs invétérés.. Les honnêtes hommes étaient rares. Cependant, elle savait aussi qu'homme marié, ne rimait pas toujours avec fidélité et cela lui était prouvé chaque nuit qu'elle passait avec ces maris infidèles. Dehlia ne pouvait s'empêcher d'examiner les traits du visage du médecin. Il semblait bien plus honnête que la plupart des hommes, serait-il du genre à tromper sa bien-aimée? Dehlia avait bien du mal à l'imaginer mais elle ne l'aurait pas parié car après tout, les hommes étaient réputés pour être faibles face aux charmes féminins.. Le rire du médecin détourna la jeune fille de ses pensées. Qu'avait-elle dit de si drôle? Elle eut rapidement la réponse lorsque Jefferson expliqua sa vision de la curiosité. Cette nouvelle définition convenait très bien à Dehlia qui s'était souvent faite taper les doigts pour avoir fouiner et poser les questions dérangeantes.
"J'aime votre vision des choses Doc'." Finit-elle par répondre. "Vous êtes bien différent de la plupart des hommes de cette ville."
Après cela, le Docteur Bucker répondit à sa curieuse question tout en cherchant l'argent dans son veston. La jeune fille prit les billets qu'il lui tendait et lorsqu'elle s’aperçut qu'il lui donnait un pourboire en plus, elle le remercia d'un discret signe de tête et sourire. Elle ne recomptait pas les billets, elle avait confiance en le Docteur. Apprendre à compter était l'une de seules choses que lui avait apprise Bullock, c'était important pour repérer les fraudeurs et leur faire payer avant qu'ils ne s'enfuient du bordel. Dehlia s'imaginait Jefferson, seul au lit, bouquiner à la lumière d'une bougie. La jeune femme ne pouvait s'empêcher d'être envieuse de cette vie, et de sa capacité à lire et comprendre des livres aussi compliqués. Lorsqu'il lui retourna la question, Dehlia sentit ses joues rosirent de gêne. Elle n'avait clairement pas les occupations d'une personne du beau-monde et cela été un peu dégradant à avouer au médecin qui avait toujours eu bonne estime d'elle, jusque là.
"Je rêve." Répondit-elle simplement à voix basse. "Je m'imagine ailleurs, découvrir de nouvelles choses, devenir quelqu'un de cultivé.. Puis lorsque ça me fait trop mal de penser à cela, je stoppe mes pensées et je finis par m'endormir."
Dehlia fut assez contente de pouvoir changer de conversation avec les nouvelles questions du médecin. Elle s'était étonnée elle-même d'avoir avoué ceci. Elle craignait de passer pour une folle ou tout du moins, une fille pas très nette.
"Oui, je fais bien attention. Juste quelques gouttes!" Expliqua Dehlia, à propos du Laudanum. "C'est vraiment efficace, je n'ai plus eu d'insomnie depuis des semaines maintenant."
Après avoir vu des filles sombraient dans la dépendance, elle savait que ce produit n'était pas inoffensif bien qu'il fonctionnait à merveille. Mais il était vrai qu'elle appréciait secrètement les effets secondaires du produit. Elle se sentait toujours plus tranquille, plus légère, avant de dormir. La sensation de sa tête qui tournait et son corps qui se laissait aller était appréciable.
[HJ: Je ne sais pas si tu veux terminer le topic ou si tu préfères que je le fasse. Préviens-moi par MP si tu préfères que je modifie mon post ^^]
Jefferson Bucker
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Sujet: Re: Par une longue nuit froide.. Mar 13 Sep - 14:08
[HJ: J'ai eu l'idée d'une petite ouverture en lisant ce post donc je ne vais finir tout de suite, tu pourras terminer au prochain si tu envie ou tout simplement continuer un petit peu]
Jefferson était rassuré que son médicament fût utilisé à bon escient. Il a toujours un peu peur que ses patients ne suivent pas ses ordonnances à la lettre. Être le seul médecin du village signifie qu’il ne peut pas vraiment contrôler ce qui se découle de la consommation des médicaments à la maison. Les gens ne savent pas trop ce qu’ils mettent dans leur corps, alors il lui arrive souvent de les imaginer à complètement délaisser un remède parce qu’il goûte mauvais ou à trop en prendre parce qu’il amène dans un bon état d’esprit. Il ne se pardonnerait pas s’il empoissonnait Dehlia avec le Laudanum.
- Je suis content d’apprendre que vous utilisez ce médicament correctement.
Pour ce qui être différents des autres hommes du village, oui ça il peut se dire que c’est vrai. Par moment il peut définitivement se dire qu’il a une petite « supériorité » puisqu’il sait tant de choses qu’eux ignorent. Toute leur force est dans les muscles plus que dans la cervelle. Oui, il doit admettre que par moment, il n’est pas vraiment rempli de pensée douce envers beaucoup de gens, mais il sait qu’il se doit de se contrôler. En même temps il se rappelle quelque chose d’important sur sa vie.
- Disons que j’ai eu un parcours inhabituel, ça explique autant pourquoi je ne suis toujours pas marié et pourquoi je suis comme je suis maintenant. J’imagine mal comment les autres pourraient aisément avoir une vie comme la mienne.
Quand il s’approche de la porte, il peut remarquer à quel point Dehlia semble rougir, ce qui l’amène à rougir un peu en retour pour rapidement essayer de reprendre le contrôle. Il se rappelle la démarche psychologique qu’il a eue précédemment. Il se sent quand même dans un petit état de compassion.
- J’ai plus d’un livre en ma possession qui accumule la poussière en ce moment. Je peux peut-être vous en prêter quelques un. Vous n’avez qu’à me dire un sujet d’étude qui vous intéresse et je vous apporterais un livre à ce sujet dès demain.
Il lui sourit gentiment. Jefferson a une petite réalisation, il sait que ce n’est peut-être pas la chose la plus gentille à demander. Quoi qu’il sait que tant de gens sont victimes de ce fléaux que plusieurs ne serait pas embarrasser de répondre négativement.
- Vous savez lire bien sûre? Si ce n’est pas le cas je peux bien vous donner quelque leçon avant de vous prêter un de mes livres.
Il essaie de donner un sourire aussi compréhensif que possible à la fille de joie. Il espère ne pas avoir fait le faux pas de faire comme s’il avait sous-estimé l’intelligence de Dehlia, en même temps, il en peut pas vraiment dénier le fait qu’il a une petite division de classe entre elle et lui. Une partie de lui disait que s’il pouvait considérer la possibilité d’une certaine affection envers cette femme, c’était parce qu’il n’avait pas été éduqué proprement à rester. Heureusement pour lui, il n’avait pas de parent qui pouvait crier au scandale.
Dehlia James
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Sujet: Re: Par une longue nuit froide.. Mer 14 Sep - 10:19
Dehlia ne savait pas grand chose du médecin si ce n'est qu'il fut adopté à un âge peu avancé. Elle ne connaissait donc pas son histoire et avait du mal à imaginer pourquoi un tel homme ne trouvait chaussure à son pied. La jeune femme observait parfois les traits de Jefferson, il semblait être marqué, soucieux de ses expériences passées. Dehlia ne savait pas ce par quoi il était passé, mais il était clair que son vécu l'avait marqué. Elle n'osa pas lui poser plus de questions, elle respectait son intimité.. Puis le médecin s'avança vers la porte et lui adressa la parole. Dehlia ressentit plusieurs émotions en même temps. Tout d'abord, elle fut heureuse de la proposition du médecin, ce serait pour elle, une première que de posséder un livre durant quelques jours. Vint ensuite, la curiosité d'ouvrir ce livre et d'essayer de le comprendre.. Enfin, la réalité des faits lui retomba dessus et elle ressentit la honte. De n'avoir aucun culture, aucun éducation. Etre illettré n'est pas chose rare à Saint Elmo mais c'était, pour Dehlia, une lacune honteuse qu'elle préférait oublier. Un sujet d'étude? Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle aimait, ou détestait. Serait-elle intéressée par la médecine ou plutôt l'histoire? La philosophie ou les fictions? A vrai dire, Dehlia n'avait aucun élément de comparaison. Il lui fut gênant de répondre à cette question mais elle était bonne menteuse, et elle aurait pu inventer une réponse si le médecin n'avait pas posé la question qui "fâche"...
"Je.." Commença t-elle. Dehlia s'arrêta. C'était la première fois qu'elle était confrontée à cela. Ces clients habituels étaient des villageois sans éducation, dont la discussion se limitait à des "oui" "continue" "c'est bien ça". Elle craignait avouer ce petit secret mais la jeune femme était au pied du mur et il serait bien difficile de faire croire au docteur qu'elle savait lire..
"Je serais ravie d'être votre élève Doc'" Finit-elle par dire.
C'était une façon d'avouer que oui, elle ne savait pas lire, sans pour autant le dire en ces termes. Le médecin ne paraissait pas hautain, ni franchement surpris. Il devait être habitué à cela. Dehlia fit mine de réfléchir quelques secondes puis reprit la parole.
"Je crois que je serais intéressée par le passé, l'histoire. Avez-vous ce genre de livres?"
[HJ: Tant qu'on peut RP, je prends ^^. Je suis nulle pour finir les topics dont termines quand tu en as envie et que tu sens qu'on arrive au bout de la conversation =)]
Jefferson Bucker
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Sujet: Re: Par une longue nuit froide.. Mer 14 Sep - 21:53
- Venez me voir dimanche matin, habituellement, je n’ai habituellement pas de rendez-vous à cette heure, j’aurais probablement toute l’avant-midi à vous dédier.
Il sourit à Dehlia, il semblait qu’elle était illettrée. Il devait donc passez les jours suivants à penser quelques exercices pour lui faire apprendre à lire. Jefferson réalisa à quel point, il tenait pour acquise son éducation. Pour lui les lettres sont automatiquement liées à des sons particuliers alors que pour elle, ils ne sont probablement que des gribouillages sans le moindre sens. Jefferson devait presque se mettre dans un autre état d’esprit. Imaginer un monde ou la plume où l’imprimante n’existe pas et il faut fonctionner davantage au son.
- Ne vous en faites pas si cela vous prend du temps, mais dans quelques mois vous allez probablement être capable de lire des phrases. Je vous réussirais peut-être même à vous amener à écrire.
Autant continuer d’y penser une fois chez lui. Plutôt que de laisser ses pensées s’échapper. Peut-être se trouvera-t-il une nouvelle vocation d’éducateur. Peut-être pourrait-il amener St-Elmo à être des endroits les plus lettrés du Colorado. C’était un beau rêve ça c’était sûr.
Il alla ensuite penser qu’elle ouvrage il pourrait lui donner. Il ne pouvait pas se rappeler des ouvrages simples de sa naissance. Il avait été forcé de lire presque exclusivement en français durant son adolescence. Une solution lui vient rapidement à l’esprit pour résoudre ses quelques problèmes.
- Je crois que je serais forcé de vous faire la lecture pendant un moment, histoire de nourrir votre esprit en même temps que vous apprenez à lire. Je vous trouverais bien quelques livres d’histoires, quand vous maitriserez mieux, je vous passerais des livres biographiques de Jacob Abbot, ils sont destinés à un publique plus jeune et donc sera plus facile à lire à votre niveau, si vous avez toujours soif d’histoire, bien sûr.
Il pensa un moment à ce qu’il pourrait lire à Dehlia. Jefferson se demanda si elle avait possiblement été insultée par le fait qu’il avait suggéré qu’elle lise des livres pour destiner pour enfant ou du moins les plus jeunes, mais si on lui aurait donné des tonnes et des tonnes de textes quand il apprenait à lire, il aurait probablement abandonné la lecture toute jeune.
De plus en plus de lecture destinée à un public féminin sortait à notre époque, personnellement, il ne savait quoi en penser. C’était des livres écrits par des femmes pour des femmes. Peut-être en donnerait-il un quand elle serait un peu plus apte à lire. Pour l’instant il se contenterait de rester dans sa bibliothèque.
- Je crois que je pourrais vous raconter les trois mousquetaires, cela a été écrit par un écrivain français Alexandre Dumas et ce déroule à l’époque du Roi soleil. Vous verrez c’est passionnant.
Le docteur s’inclina devant elle.
- Au plaisir de vous revoir Mademoiselle James. Que ce soit chez moi ou dans ses murs.
Il partit du bordel. La tête remplie d’interrogation. Il venait de réaliser que sa relation avec la prostituée venait de sortir en dehors du lit et des simples examens médicaux. Il rougit un peu, mais décida de tout simplement retourner à la maison.
Dehlia James
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Sujet: Re: Par une longue nuit froide.. Dim 18 Sep - 14:07
Dehlia était impressionnée par la tournure des évènements. Elle passait de simple prostituée à élève du médecin. Voila qui était étonnant! La jeune femme devrait cacher cela pendant un certain temps. Ces cours ne seraient pas appréciés par Bullock, ni par les autres prostitués qui verraient en cela, une certaine trahison. Après tout, il n'était jamais bon d'entretenir des relations avec un client, même si cela n'était qu'amical ou professionnel.
"Je viendrais Dimanche alors." Dit-elle avec un sourire intimidé. Après une légère hésitation, la jeune femme reprit la parole. "S'il vous plait Doc', ne dîtes rien à Madame Bullock pour le moment. Je crois qu'elle n'apprécierait pas cette initiative."
Le médecin semblait plongé dans ses pensées et la jeune femme en profita pour s'imaginer avec un livre entre les mains, décryptant toutes ces lettres et les comprenant sans hésitation. Elle ne pouvait s'empêcher d'être emballée à l'idée d'apprendre à lire. Avait-il dit "écrire"? Dehlia en était ravie! Elle avait toujours trouvé les lettres manuscrites d'un grand romantisme.. Encore fallait-il avoir un amant à qui écrire. La jeune femme écouta attentivement le médecin décrire ses premiers cours. Elle était trop excitée pour se fâcher de devoir lire des livres d'enfants car après tout, c'était le seul moyen, pour elle, d'apprendre aisément l'alphabet. Une fois ces explications terminées, le médecin salua Dehlia et s'en alla. La jeune femme le suivit du regard. Ils avaient dépassé le temps convenu pour un rendez-vous mais elle avait déjà quelques excuses et mensonges en tête au cas où Bullock lui poserait des questions. Dehlia sortit de la pièce quelques minutes plus tard, un large sourire aux lèvres.